Un budget 2025 maîtrisé : les budgets de la Ville de La Chaux-de-Fonds tendent depuis quelques années à s’améliorer
Les budgets de la Ville de La Chaux-de-Fonds tendent depuis quelques années à s’améliorer. Le budget 2025 suit cette tendance, ainsi le déficit de 6,2 millions est en amélioration de 2,2 millions par rapport à celui de l’exercice précédent. Cette évolution positive résulte d’une attention particulière portée aux dépenses maîtrisées par la Commune dans un contexte pourtant inflationniste et incertain. Compte tenu notamment des incertitudes géopolitiques qui affectent significativement notre économie d’exportation, l’estimation des recettes reste prudente. Cependant, la dynamique positive qui prévaut dans la Métropole horlogère pousse à l’optimisme et laisse espérer une amélioration durable des finances communales, ceci pour autant que les charges imputées par le Canton demeurent maîtrisées et qu’il n’y ait pas de baisses de recettes imposées unilatéralement. Il convient également de relever les importants investissements, 49,9 millions au total, que le Conseil communal prévoit afin de renforcer l’attractivité économique et la domiciliation.
Charges
Pour arriver à ce résultat qui s’inscrit dans une tendance d’amélioration amorcée au début de la précédente législature, une attention particulière a été portée aux charges sur lesquelles l’Autorité communale a la main, sans remettre en question ni l’étendue des prestations, ni la qualité de celles-ci. Ainsi, le poste de biens services et marchandises (BSM) reste stable à 43 millions. Un second poste de charges très important sur lequel l’Autorité dispose d’une marge de manœuvre concerne les ressources humaines, puisqu’elles représentent 44% des dépenses. Par rapport à l’exercice précédent, l’augmentation de 3,5 millions résulte principalement de la compensation totale de l’inflation (1,1 point) pour le personnel communal ainsi qu’à l’octroi complet des échelons quantitatifs et qualitatifs. En moyenne, les salaires augmenteront de 2.4%.
La décision du Grand Conseil en 2023 d’accorder une baisse de 1% du barème fiscal des personnes physiques pour l’exercice 2024 a déjà obéré les recettes de la Ville de CHF 650’000.-. Une nouvelle baisse, telle qu’envisagée par le Conseil d’État, aurait un impact cumulé de 1,3 million pour 2024 et 2025. Sans évoquer en détail l’ensemble des charges provenant de politiques cantonales, l’augmentation de la contribution au pot commun des transports inquiète – plus de 2 millions en l’espace de deux exercices budgétaires – alors que les dessertes pour les Montagnes neuchâteloises n’ont pas connu d’améliorations significatives. Enfin, la révision de la Loi sur l’accueil des enfants (LAE) sur laquelle devra se prononcer prochainement le Grand Conseil pourrait, dès le second semestre 2025, avoir des incidences financières relativement importantes pour les communes. Ainsi, bien que la tendance pour les finances de la Métropole horlogère s’inscrive dans une dynamique d’amélioration qui pourrait aboutir à l’équilibre, il est à craindre que des facteurs externes péjorent cette perspective.
Recettes
En ce qui concerne les recettes, une approche prudente a prévalu, notamment en regard de l’impôt sur les personnes morales (IPM), ce d’autant que les perspectives économiques demeurent particulièrement incertaines. Ainsi les revenus de l’IPM pour 2025 sont estimés à 19,4 millions contre 22.6 millions pour les comptes 2023. L’impôt sur les personnes frontalières devrait continuer d’augmenter, passant de 15,8 millions à 16,8 millions. L’impôt des personnes physiques (IPP) devrait également progresser, notamment compte tenu de la dynamique démographique positive constatée depuis bientôt deux années. Globalement, les recettes budgétées pour 2025 totalisent 289 millions contre 282 millions pour l’exercice précédent.
Investissements
La Métropole horlogère profite depuis plusieurs années d’une ambitieuse politique d’investissements publics et privés qui transforme profondément la ville, renforçant son attractivité économique et sa démographie. Fort de la conviction qu’il faut continuer d’investir pour l’avenir, le budget 2025 prévoit un total de 49,9 millions d’investissements. Les principaux chantiers concerneront le nouveau centre des archives communales, ainsi que la rénovation de l’enveloppe du bâtiment SisPol, les deux en coordination avec l’État, mais également une nouvelle phase de revalorisation-restauration des Anciens abattoirs pour en faire à terme un centre de congrès polyvalent et alternatif à haute valeur patrimoniale. Les rénovations du Musée international d’horlogerie (MIH) et du parc des musées se poursuivront avec des montants investis importants. Le parc des Crêtets, ainsi que de nombreux espaces publics affectés par la tempête du 24 juillet 2023 devraient voir débuter les travaux de revitalisation et de réaménagement. Des infrastructures sportives, comme le site de La Charrière ou la piscine Numa-Droz se verront modernisées. En ce qui concerne les investissements non soumis au frein à l’endettement, soit 16,1 millions, ils concerneront essentiellement le renouvellement et la sécurisation de l’adduction d’eau potable.
Conclusion
En conclusion, le Conseil communal entame cette nouvelle législature avec sérénité et enthousiasme, tout en portant une attention soutenue à la maîtrise des coûts et à l’obtention des recettes fiscales justes ainsi qu’en veillant à l’application de mécanismes péréquatifs efficaces. Il est en effet important que, dans le dialogue avec les autres communes, mais aussi avec l’Autorité cantonale, la Métropole horlogère, poumon économique et centre de vitalité de l’Arc jurassien, puisse avoir des finances qui permettent à notre ville de relever les défis qui lui incombent et d’atteindre ses ambitions légitimes d’offrir une haute qualité de vie à sa population.