La Coquille, Lucas Schlaepfer: un duo gagnant

Un mix unique est servi à La Coquille, structure d’accueil à La Chaux-de-Fonds: hébergement touristique, culturel, social et animations socioculturelles. Entrons.

Les cyclotouristes se refilent l’adresse rue du 1er mars 14, appréciée pour son accueil convivial et ses dortoirs bon marché .

Créée en 2001 par le Service d’éducation des rues de La Chaux-de-Fonds, La Coquille est une maison d’accueil, d’activités et d’hébergement. Au départ, il était prévu d’y recevoir essentiellement des camps de jeunes. En 2011, Lucas Schlaepfer a eu l’opportunité de reprendre la gestion de ce lieu.

Un artiste archi-stimulant

Figure connue de la scène culturelle de La Chaux-de-Fonds, Lucas Schlaepfer est une espère rare de pieuvre à douze bras: scénographe et plasticien, jardinier et cuistot.
Depuis 1993, il crée sculptures sur métal et décors de spectacles.

Une sculpture de Lucas

Il est un des fondateurs, avec Manu Moser, de la compagnie Les Batteurs de Pavés. Durant huit ans, il a été coordinateur et technicien pour La Plage des Six Pompes.
Infatigable, il a aussi fondé la Compagnie Balor, qui, selon leur descriptif, manie l’huile de coude et «réalise des objets scéniques, des marionnettes loufoques, des installations déambulatoires ou encore des performances burlesques». Dont un fameux Bal des mollets saillants vu à Paléo et Rock oz’Arènes en 2017.

Architecte paysagiste de formation, Lucas Schlaepfer, très impliqué dans la culture locale, concilie travail et famille dans le projet Coquille. Il habite d’ailleurs sur place.

Immeuble polyvalent

Au sous-sol, une salle de 40 m2 est flanquée d’une grande salle d’eau, avec douches et  bain.

Une vaste salle de bain (photo Yvonne Dickopf)

Au rez, la grande cuisine nourrit tant les gens de passage que les participants aux activités.
À l’étage, on trouve les dortoirs. «Nous louons des lits dès 35 francs la nuit par adulte. Et pour les enfants le prix est entre 10 et 20 francs», explique le résident Schlaepfer.

Dortoir accueillant (photo Yvonne Dickopf)

En collaboration avec les services sociaux de la Ville, certains lits sont parfois réservés à des gens en situation de précarité financière et/ou sociale.

Grandes chambrées

Il y a 33 lits répartis dans 7 chambres. Dans le but de pérenniser ce lieu, la maison a été rachetée par «Fondation La Maison de La Coquille». Créée il y a une douzaine d’année, elle est menée par une brochette d’émérites politiques dont Didier Berberat, Yves Strub et Francine John. Ces deux dernières années, il y a eu de vastes travaux de rénovation et de mise aux normes. Ils se poursuivront prochainement.
Le financement de l’hébergement touristique est autonome. L’accueil culturel et social est principalement financé par des dons et les cotisations des membres de l’association. Fonds privés qui permettent à certains artistes et sans-abris puissent vivre là, si nécessaire sans débourser quoi que ce soit.

La Coquille vue du nord

Pas besoin du requin AirBnB

Actuellement, l’endroit est très fréquenté par les touristes. Ou des gens d‘ici qui y logent leur familles en visite. Vu le prix abordable, l’espace polyvalent est régulièrement loué pour des anniversaires ou des fêtes de familles. Des organisateurs∙trices culturelles y installent parfois leur quartier général durant une semaine, le temps des répétitions ou d’un festival. Les groupes représentent une ressource pécuniaire importante (plus de 50% des recettes en moyenne) pour La Coquille, relève le rapport d’activité 2022. Sinon, dans une moindre mesure, des artistes et des sans-logis fréquentent les locaux de la rue du 1er Mars.

Il n’y a aucune collaboration avec des plateformes de réservation multinationales telles AirBnB, Booking ou TripAdvisor, car leur manière de fonctionner ne correspond guère aux valeurs de l’association.

Dix bras salariés couvent La Coquille

Cette structure, bien située en pleine ville, reçoit un soutien financier de la commune pour ses activités d’animation. Les projets ponctuels sont surtout financés par des donateurs et donatrices privés ainsi que diverses institutions telle la Loterie Romande. Elle compte cinq employés pour un taux de travail de 107,5 % en tout.

La Coquille côté ouest

L’association compte quelques 125 membres cotisants. Un comité ayant Roman Winiger à sa tête, se charge du travail administratif, de l’organisation des assemblées statutaires et de la recherche de fonds.

Rôle catalyseur

Le grand public connaît cette sympathique maison par les fêtes qu’elle organise (le marché de Printemps, la fête de la Coquille en septembre) tandis que l’hébergement est plus connu à l’extérieur grâce aux touristes. Des bénévoles sont nécessaires pour organiser des projets. Des clubs de sport sont venus y loger (une équipe de rugby par exemple), une majorité d’hôtes sont des cyclistes.

Rôle social

Des places vacantes sont libérées pour parer à l’urgence pour des personnes sans logement. Des associations peuvent réserver des locaux pour organiser des activités ou des réunions avec location à petit prix.

Rôle lanceur

L’association est aussi un facilitateur de projet. Ainsi, une personne a lancé un groupe de yoga afin de se faire connaître pour ensuite s’établir ailleurs. Il y a des activités régulières ou ponctuelles. Par exemple, chaque année, des artistes de la Plage des Six Pompes y dorment pendant le festival.

Les activités comprennent en outre des dimanches de jeux toutes les deux semaines ou du jardinage chaque semaine en dehors de la période hivernale. Signalons enfin qu’Amélie Hinterholz travaille à l’animation depuis 2022.

Lucas et Amélie dans la cuisine rutilante

Pour soutenir la démarche de La Coquille, chacun∙e peut devenir membre au tarif suivant:

CHF 20.– individuel

CHF 40.– couple

CHF 60.– famille

CHF 100.– personne morale

Renseignements

L’équipe accueil répondra volontiers à vos questions via formulaire sur le site, courriel ou au:

+ 41 32 968 51 57
(LU-VE 10h-12h et 16h-19h, SA 10h-12h et 16h-18h selon disponibilité)

Rue du 1er-Mars 14

2300 La Chaux-de-Fonds

http://www.lacoquille.ch/activités

Coin tranquille de la grande salle (photo Yvonne Dickopf)