Le Sextant, une maison de vacances – Le Corbusier et Pierre Jeanneret aux Mathes

Dans l’entre-deux-guerres, les conceptions radicales de Le Corbusier s’incarnent dans ses « villas blanches », marquant l’apogée d’un modernisme puriste, issu des commandes d’une clientèle fortunée qui va commencer à lui faire cruellement défaut à compter de 1930 alors qu’éclate la crise économique mondiale.

C’est dans ce contexte d’expérimentations urbaines, sociales, mais aussi constructives, que la commande émanant d’un père de famille, disposant d’un faible budget, pour réaliser une simple maison de vacances sur le littoral atlantique, près de Royan, va lui permettre de concrétiser ses recherches sur les maisons à bas coûts pour la classe laborieuse.

L’essence de la maison se révèle dans une charpente de bois intégrant plancher, mobilier et cloisons, enchâssée dans de puissants murs en moellons de pierre locale générant de nombreux espaces extérieurs – préaux, coursives qui desservent les pièces réduites à l’essentiel -, incarnation d’un mode de vie estival très proche du camping, revendiqué par cette famille protestante.

Meurtrie par la Seconde guerre mondiale, avant de renaître de ses cendres dans le cadre de la Reconstruction, très actuelle dans son approche locale d’une « frugalité heureuse » avant l’heure, cette maison demeure un point d’ancrage pour la famille qui y séjourne toujours plusieurs fois par an, l’entretient soigneusement, et se la transmet depuis quatre générations.

Cyril Brulé – architecte

Christelle Lecoeur – architecte

Prix des places : membres de l’AMB CHF 10.- / non-membres CHF 15.- / étudiants gratuit

Réservations : reservation@maisonblanche.ch ou 032 536 22 22

Photo : Margot Montigny