Scènes d’intérieur de Jan Vermeer à Edward Hopper : peindre le bonheur

Par Sylvain Malfroy, historien de l’art et de l’architecture, ancien professeur à l’EPFL et aux HES de Neuchâtel, Fribourg et Winterthour

Les expositions dédiées à Jan Vermeer ou Edward Hopper suscitent régulièrement l’engouement populaire. Comment expliquer pareille séduction ? L’hypothèse la plus évidente postule que ces œuvres font tout simplement du bien, sans pour autant tomber dans le kitch. On se souvient à ce propos de la boutade de Gauguin à propos de Cézanne : « Rien ne ressemble plus à une croûte qu’un chef-d’œuvre ! » Le genre pictural de la scène d’intérieur, qui varie inlassablement le contraste du mur et de la fenêtre, de l’ici et de l’ailleurs, du confort domestique et de la nostalgie, nous servira de guide pour amorcer une méditation esthétique sur le bonheur de peindre et la représentation du bonheur.