Macabres macchabées
Ce dimanche matin, l’hôpital de La Chaux-de-Fonds baignait dans une tranquillité apaisante. Soudain, un policier s’approcha de moi, visiblement embarrassé. Il m’expliqua que l’un des descendants d’un défunt voulait s’assurer, de manière catégorique, que son proche était bel et bien décédé. Il me revenait donc la tâche d’aller à la morgue de la ville et de procéder à un examen minutieux du corps pour le rassurer.
Tiroirs muets
Sans plus attendre, nous nous sommes dirigés vers notre destination. Une fois arrivé dans le sous-sol glacial de la morgue, j’ai pris note du nom du défunt et évalué la situation. Les tiroirs s’alignaient, renfermant huit à dix corps dont l’identification se révélait plus difficile que prévu. J’ai dû les extraire un à un, avec précaution. Il y avait des hommes, des femmes.
Rigidité définitive
À la fin de cette macabre tâche, la froideur m’avait pénétrée jusqu’aux os. Je suis remontée à la surface, à la rencontre des vivants, et, mes dents claquant encore de froid, j’ai informé l’agent que tous ces corps étaient bel et bien défunts.
Nul ne viendrait les perturber en leur tirant les pieds.