Obésité et déplacements
Cette année-là, j’étais employé à l’hôpital de Fleurier. Un jour, notre chef annonça à tout le personnel l’arrivée imminente d’une patiente hospitalisée pour suivre un régime extrêmement strict. En effet, les ophtalmologues avaient refusé de lui pratiquer une opération de la cataracte tant que son poids ne serait pas descendu en dessous de cent kilos.
Sortie en grue
Ce ne fut pas une ambulance qui nous attendait, mais les pompiers. Pourquoi ? Cette femme n’était tout simplement plus capable de sortir de son appartement par la voie habituelle. Ils avaient dû utiliser une grue et une fenêtre, plus large que sa porte d’entrée, pour la descendre de chez elle.
Une fois installée dans sa chambre, équipée d’un lit double, nous avons entrepris de la peser: 160 kilos. Ensuite, il a fallu la laver dans une immense baignoire spécialement adaptée, à l’aide d’une grue mobile. Une fois propre, elle adhérait tellement au fond de la baignoire que la grue ne parvenait pas à la soulever. À quatre personnes, nous avons réussi à la décoller d’un côté pour ajouter de l’eau, puis de l’autre côté, et finalement, nous avons réussi à l’extraire de son bain.
Régime difficile à imposer
Les jours suivants, nous nous sommes lancés dans une bataille sans merci, car les visiteurs lui apportaient de la nourriture, malgré nos recommandations. Pauvre femme. Nous avons dû fouiller les tiroirs, retirer les cadeaux et les restituer aux généreux donateurs. Par miracle, elle a commencé à perdre du poids régulièrement et notre chef a pu annoncer à l’hôpital de La Chaux-de-Fonds que le poids de la patiente était enfin passé sous la barre des cent kilos. Les ophtalmologues ont été d’accord et elle a été transférée dans leur établissement pour subir l’opération de la cataracte tant attendue.
Retour à la normale
Malheureusement, après son intervention, elle a été renvoyée chez elle. Un ou deux mois plus tard, elle a de nouveau été hospitalisée à Fleurier pour d’autres problèmes de santé. Cette fois, elle pesait 130 kilos…