Partage et irrigation aux Jardins du Mycélium

Vous aimez touiller la terre? Rendez-vous au Paddock, Crêtets 129. Présentation du programme 2024, tour sur place et un détour par les ollas qui irriguent en profondeur.

Organisé en quatre groupe de travail, le Réseau Mycélium (RM) regroupe plusieurs entités: organisations, associations, lieux et en général, toute personne qui souhaitent valoriser et dynamiser la vie culturelle et sociale à La Chaux-de-Fonds peut rejoindre le réseau. Entendez la vie culturelle tant du point de vue de la terre que de la tête: cultiver le sol et son cerveau.

Au niveau social, le RM vise haut: créer des structures décisionnelles horizontales, autrement diffuser les principes d’une gouvernance partagées, tout en fédérant les bénévoles disponibles.

Puissance du mycélium

Pour comprendre le sens du réseau, penchons-nous sur le terme mycélium, ou blanc de champignon, est l’appareil végétatif filamenteux des champignons, qui peut atteindre une taille énorme de plusieurs kilomètres carrés. Il se trouve dans les champs, dans les forêts et plus généralement dans les zones où l’on trouve de la matière organique sur le sol.

On en rencontre aussi dans les maisons, où il grignote murs ou charpentes suivant de quelle mérule il s’agit. Tout y passe: le ciment, la brique, le béton, les pierres, les plâtres, le plancher, la ferraille, le PVC et le plastique.

C’est dire si le mycélium est puissant. Le RM entend sans doute aussi atteindre une belle puissance une fois que tous les groupes lancés ces trois dernières années trouveront leur vitesse de croisière.

Repenser le vivre-ensemble

Difficile de résumer l’ensemble de activités que Mycélium entend mettre en route. Le site Facebook de RM présente un saisissant raccourci: «L’association veut inciter une reconnexion à trois niveaux: à la terre, aux autres et à soi-même».

Mobiliser, valoriser, partager, l’ambition est holistique: il s’agit de se sentir en cohérence avec la vie végétale et animale, les cycles naturels et le besoin de prendre en main l’avenir d’une manière moins impactante pour l’environnement.

Premier acte: créer un jardin

Née en 2019, l’association s’est démené pour obtenir un lopin de terre à cultiver au Paddock à la hauteur de l’ancien magasin VAC. Depuis la rue des Crêtets, l’endroit est caché à la vue des passant·es par une rangé de bouleaux. Sur les 1700 mètres carrés mis à disposition, il a fallu amender le sol et y apportant compost, fumier, BRF (bois raméal fragmenté, de petites et moyennes branches déchiquetées) pour que la vie de cette prairie sèche évolue afin de permettre du maraîchage en permaculture.

Une cinquante de variétés de fruits et légumes ont ensuite été plantés, assortis de variétés anciennes et de fleurs utiles (lavandes, phacélies, tournesols, calendulas, bourraches ou capucines) aux auxiliaires volants: abeilles sauvages, bourdons, coccinelles, etc. S’y ajoute la construction d’une cabane à hérisson: les limaces devront se faire discrètes si elles tiennent à boulotter de petites pousses tentantes…

Demandez l’programme 2024

Cette année, RM prévoit de nombreuses rencontres aux Jardins sous le signe de la convivialité: voici les dates de chantiers participatifs. Le principe est simple: à midi, partage d’une pizza au feu de bois (ou un autre met selon la météo): chaque personne amène, si possible, un peu de nourriture.

Dimanche 26 mai

Dimanche 9 juin

Dimanche 30 juin

Dimanche 15 septembre

Dimanche 20 octobre

L’occasion de donner un coup de main à l’assos.

Toutes les activités citées et bien d’’autres encore figurent ici. Suivant le temps qu’il fait, consulter le site pour être sûr que le chantier a lieu. Celui du le 21 avril a par exemple été supprimé pour cause de froidure 🥶!

TQR et forces de la nature

En outre, une foule d’événements ponctuels sont prévu à l’agenda: le samedi 8 juin, un atelier de Travail Qui Relie (TQR). De 9h45 à 17h, animé par Emmanuelle Parent, apprenez à mieux suivre vos émotions sans vous laisser pétrifier, grâce à l’écopsychologie. Histoire de trouver de l’énergie pour aller de l’avant.

La suite le mercredi 19 juin entre 14h et 17h: rejoignez Luna Baillod pour récolter les forces de la nature pour générer du bien-être. La cueillette de plantes médicinales sauvages juste avant la nuit la plus courte est un moment propice!

Après la fête des Jardins (agendée le vendredi 16 août), un atelier Sol et compost attend les débutants du compostage. Silke Roth partagera le samedi 14 août ses tuyaux pour faire revivre un sol appauvri de façon biologique.

Accès pour touxtes

Depuis la création du jardin en 2021, plusieurs ateliers placés sous le signe de la cohésion sociale ont été montés, avec des écoles et des migrants en train d’apprendre les rudiments du français, en collaboration avec le COSM et l’école Mosaïque.

Mieux encore, dans la rubrique inclusion, des bacs de culture en hauteur et des outils adaptés aux personnes à mobilité réduite ont été installé. Des dizaines de personnes d’horizons différents sont ainsi passé par là tout au long de l’année. L’occasion de riches échanges.

Sous le signe de la faune

L’an dernier, la faune a été mise en route: plantation de haies. De bocage en vue de de diversifier les habitats en créant des tas de branches, de sable et/ ou de cailloux. Installation de nichoirs, et d’hôtels à insectes et surtout création de points d’eau sur le lopin cultivé.

Hypno-relaxation en plein air

Pour oublier le stress de la vie citadine, Sandra Chappatte, hypnothérapeute propose aux Jardins des séances relax les mardis de 12h15 à 12h45 de mai à fin août; sauf 14 mai et 11 juin ainsi qu’une pause de mi-juillet à mi-août.
En cas d’annulation, il y aura une information minimum 1 heure avant la séance sur le Whatsapp de Sandra Chappatte (079 306 75 54).

L’animatrice vous remercie d’arriver 5 minutes en avance!

Alterrapy renseigne à Paix 65

Signalons enfin que les personnes qui n’aiment pas trop consulter internet ou allergiques aux écrans omniprésents peuvent prendre contact avec RM par l’intermédiaire d’Alterrapy, rue de la Paix 65. Passer sur place aux heures d’ouverture:

Lundi/Mardi: 10h00-16h00

Vendredi: 10h00-18h30

Sur rdv: 078 694 75 40

Photos et logo: ©Jardins du Mycélium

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Fini l’arrosage tous azimuts

Profitons de ce tour des Jardins du Mycélium pour présenter une forme d’irrigation d’avenir utilisée dans le mandala des Jardins du Mycélium: l’olla (prononcer à l’espagnol oya ou quelque chose dans le goût). Rien à voir avec la ola, vague produite dans les stades par des supporters enfiévré·es.

Porosité économique

Employée en Chine depuis des millénaires, cette antique manière de fournir de l’eau aux végétaux fonctionne tant à l’intérieur qu’à l’extérieur. La plante va chercher sur la paroi d’argile poreuse de quoi se rafraîchir et elle ne prend que ce dont elle a besoin.

Pas d’évaporation inutile, pas de flaques d’eau dans les rangés ou les buttes parce qu’on a trop généreusement arrosé. On remplit simplement les amphores, suivant la vitesse à laquelle les plantes boivent. Suivant le végétal, les saisons et le climat, la consommation varie. Compter en moyenne un remplissage de la olla tous les 3 à 9 jours.

Sachant que plus de la moitié de l’eau d’arrosage classique est perdue soit par évaporation, soit par la création de sillons, l’irrigation souterraine en profondeur est doublement avantageuse.

Fabriquées en Suisse à Villeneuve, les ollas wepot sont une des manières la plus efficace d’irriguer cultures et jardins, petits ou grands. Il suffit de sortir une fois l’olla pour brosser les radicelles qui s’y attachent et la rincer à l’eau afin que les porosités puissent distribuer au mieux le précieux liquide.

Écolo, circulaire et social

Fondé il y a cinq ans, cette poterie est la première à ouvrir ses portes en Suisse depuis 50 ans, et la seule à fabriquer des ollas. Rencontrée aux Bucoliques de l’abbaye de Salaz, Pauline Dentan, nouvelle associée des deux fondateurs, connaît sur le bout des doigts les avantages de cette méthode ancestrale.

Fatiguée de travailler pour l’industrie de la maroquinerie de luxe française (on ne donnera pas de noms…), Pauline s’est lancé dans un tout autre domaine, «et je suis plus heureuse, je me lève avec entrain le matin, ce que je fais a du sens, plutôt que de vendre des sacs à 3500 francs fabriqué dans des conditions inqualifiables.»

Manufacture basée sur l’argile

«Nous sommes une sorte de manufacture d’ollas, tout est conçu, travaillé, cuit, préparé, emballé à Villeneuve (VD). Nouds avons eu d’excellents échos et des soutiens importants dès le lancement».

Wepot vise une place sur le marché européen. Seul fournisseur 100% suisse (sauf l’argile qui vient d’une carrière abandonnée en Allemagne), cette maison sait qu’elle doit se frotter à la rude concurrence française notamment, moins chère, vu les coûts de la main d’œuvre helvétique. «Reste que l’argument Made in Switzerland avec une arbalète sur l’emballage fait mouche», souligne Pauline.

À noter que les couvercles des jarres sont façonnés dans un atelier protégé. Sans stress hydrique, car lel ne manque jamais d’eau, la plante s’épanouit mieux et le rendement en légume se trouve augmenté.

Pour en savoir plus sur l’assortiment des ces potiers modernes, la boutique vous donne toutes les infos utiles.

Déclaration d’intérêt: le journaliste n’a reçu aucune olla, petite ou grande, en cadeau. S’il présente positivement de ce produit, c’est qu’il a été enthousiasmé par cette méthode.