Momos à gogo chez Dolma

À 5000 mètres au Tibet, vous mangez des momos, de la soupe aux lentilles et des légumes. Idem à La Tchaux, avec Dolma aux fourneaux. Buffet à midi, carte typique le soir.

T Dolma Momo n’est pas un restaurant pour viandards avides de grillades ou amateurs de poisson. Par contre, les végétariens y trouvent leur compte.

Le momo est une sorte de raviole ronde ou en croissant de lune, farci de tout ce qui peut être haché menu: verdures, légumineuses, chairs animales. Viande de yack d’abord, de chèvre ou de mouton sur place; en Europe, bœuf ou poulet, le porc étant une hérésie au même titre que de l’emmenthal dans une carbonara.

Momos à tout va

Une chaîne de restauration rapide, Wow Momo, sert, en Inde, des burgers aux momos à base de poulet, dit MoBurgs.
La célébrité des momos ne s’est pas arrêtée aux frontières helvétiques, preuve en est Betty Bossy a rédigé sa version de la spécialité, tout comme Fooby et Swissmilk. Mieux, une certaine Madame Germaine vous explique comment les façonner avec un accent inimitable.

Voilà donc une cuisine simple et sans chichi de pays montagnard aux hivers rigoureux; on s’y nourrit sainement, sans gras inutile!
Faisons un tour rue du Parc 51 (entrée rue du Balancier).

Cuisine simple et fraîche

Du buffet à la carte, tout est cuisiné sur place, tous les jours d’ouverture. À noter: les quatre plats à droite du buffet changent chaque midi, ceux de gauche sont les classiques de ce restaurant.

Ainsi, le mardi où j‘ai testé les 8 spécialités à choix, les convives trouvaient, outre une soupe de lentille jaunes classique, trois sortes de momos, bœuf vapeur ou frit (la farce est identique, la cuisson diffère) ainsi qu’un momo rond aux légumes verts-champignons-fromage blanc.

Buffet typique

La partie sans cesse modifiée du buffet comprenait des nouilles sautées (plus proche à vrai dire des spaghetti que des tagliatelle), un émincé de poulet en sauce aux carottes, du Bok Choi (ou Pak Choi) braisé – fort bon – assorti d’un sauté de poivrons/pommes de terre.

Un plat de fruits frais coupés (fraises et grains de raison roses) en guise de dessert. «Mais demain ce sera pommes et bananes»», précise en souriant la patronne; ou du kiwi avec des poires, c’est jamais la même chose deux jours de suite.

Carte courte et singulière

On trouve à la carte deux salades, trois soupes, quatre sortes de momos, un duo de plats sautés (riz ou nouille) et deux types de pâtes déclinées au bœuf ou aux légume. Cee choix restreint est une garantie de fraîcheur, rien de surgelé ne transite par micro-onde.

Une insolite saucisse très foncée, la gyurma à base d’abats, vaut le déplacement: faite maison, servie avec des rondelles d’oignons et de carottes crues, c’est tonifiant pour celleux qui apprécient le sang apprêté avec du foie et un peu de graisse. Saupoudrée de sésame blanc, la gyurma se situe entre le boudin portugais et l’andouillette française.

Pour les grands appétits

La thukpa traditionnelle est une soupe copieuse au bœuf (ou sans viande) et aux pâtes, un véritable plat complet. Servie dans un grand bol, ce potage est excellent.
Saupoudré de coriandre (il y en a presque dans chaque plat chez Dolma), le bouillon clair est très légèrement pimenté. Roborative, cette minestrone aux légumes de saison doit être encore meilleure avec de la viande de yack, le bœuf qui le remplace était un brin ferme (ou mes dents ne sont plus ce qu’elles étaient…).

Les Shabaley (sortes de chaussons frits) m’ont par contre semblé un peu secs.
Et ne cherchez pas de poisson, comme il n’y en a guère au Tibet, il ne figure pas à la carte.

Dessert très british

Le soir, la patronne propose pour terminer le repas un cheesecake Tsampa (farine grillée tibétaine qui se mange aussi simplement cuite avec du beurre) qui tient plus de la colonisation des goûts par les envahisseurs de sa très Gracieuse Majesté que de la spécialité des hauteurs himalayennes: décoré de grains de grenade et saupoudré de farine d’amande, ce cheesecake est tout à fait recommandable.

Dans ces contrées reculées, les douceurs sont plutôt rares, il s’agit principalement de fruits secs, le sucre et le miel n’étant pas légion. Guère étonnant dès lors que les recettes anglo-saxonnes aient pris le dessus.

Intéressée toute petite à cuisiner

Lorsque sa mère s’activait à préparer les repas, que ce soit à la maison l’hiver dans la montagne ou en plaine, sous tente, lorsque la neige avait fondu et que le bétail pâture, Tenzin Dolma suivait attentivement la manière de faire de sa génitrice: «Je regardais pour apprendre», explique-t-elle avec force gestes dans son français approximatif.
À son arrivée en Suisse, elle a d’abord travaillé six mois à Berne alors qu’elle habitait Soleure. Puis la famille est venue s’établir à La Chaux-de-Fonds, où son mari travaille en usine depuis 2012. Dolma a ouvert son restaurant début 2025.

En famille

Le soir, le fils est là pour servir et détailler les ingrédients des plats traditionnels de la carte. Papa œuvre en cuisine. Des cousin·es donnent un coup de main. Le fils est en outre chargé la télécommande: il règle les chaînes de la TV.

Car un écran géant domine la salle à manger. On y voit passer divers paysages tibétains et parfois des paysages d’ailleurs, des images siglées Scenic relaxation.

Les montagnes vous entourent

Lorsque le drone survole le Tibet, cela met dans une ambiance haute altitude. Sont au rendez-vous routes sinueuses taillées dans le roc, impressionnantes gorges, vastes lacs ainsi que les couleurs pétantes des bâtiments et des fanions.

Neige et caillasse, plaines immenses sans un arbre, quelques ovins, des chevaux et des yacks, cela change des Alpes surpeuplées.
Et l’on mange sous le sourire ambigu du Dalaï-Lama.

Thé tibétain en vedette

Rappelons que l’endroit a vu se succéder une crêperie, une magasin de pâtisseries bretonnisantes puis un italien éphémère à l’enseigne Monna Lisa. Les lustres semblent d’ailleurs dater de cette époque.
Souhaitons que les nouveaux tenanciers tiennent solidement le cap, le paysage culinaire local y gagnera.

Surtout, n’oubliez pas de commander un thé noir salé, cela change des nespresso ☕ habituels. Un thé bouillant au lait, qui fait de la vraie peau si vous ne le remuer pas une fois qu’il a tiédit 😊.

Des prix doux

Chez Madame Dolma, le buffet de midi est tout à fait abordable: 21,90 .- frs. Prix du buffet idéal pour enfant(s): 7 – 12 ans, 10 frs, 4 – 6 ans , 5 frs.
À la carte, les momos 6/8 pièces sont entre 15.- et 18.- .

Signalons les 3 formules menus: soupe/salade, momos (frit ou vapeur) et dessert, entre 30 et 32 frs.

Toujours dans la rubrique accueil sympa, la carafe d’eau plate n’est pas facturée.
Possibilité de commander à l’emporter le soir seulement.

***

T Dolma Momo

Rue du Parc 51
2300 La Chaux-de-Fonds

031 913 88 83

Insta: @tdolma.momo

Carte et menus: http://www.tdolma-momo.ch

Ouverture
Du lundi au samedi
10h30 > 14h30
18h00 > 22h00
Fermé dimanche