…écouter ensemble, se dissoudre séparément…

Nous devenions flottants, immenses, désarticulés,

Nous étions étonnés, éprouvés, vacillants,

ivres, exaltés, inachevés,

vaporeux, désordonnés et chaotiques…

nous étions immémoriaux.

…Nous étions les capitaines Achab défoncés du XXIème siècle…

poursuivant une utopie désenchantée, un cétacé inaccessible, un pays enfouis dans l’origine océaniques du monde…

Nous lisions Beckett, il nous parlait d’une version numérisée de Moby Dick accédant ainsi à l’immortalité

… nous n’étions pas certains de comprendre…

…Nous étions les capitaines Achab
défoncés du XXIème siècle…

 

  • La musique avait agi, s’était partagée, ressentie, insinuée dans nos systèmes auditifs…
  • Les pores de nos peaux s’étaient dilatés pour capter les résidus de bruit blanc, les larsens
    stridents, les boucles de guitare superposées, les lignes de basse dévastatrices, les traces flottantes des sons, les possibilités diverses de leur enchevêtrement…
  • Du jaillissement sonore électrifié émanant de la scène à la transformation du son en électricité par le cerveau…

Que se passe-t-il ?

Comment le son traverse-t-il l’espace,

Comment le son travers-t-il le corps?

À quelle vitesse exacte?

Comment devient-il un mot?

Et le mot….un son?

    • Comment et pourquoi peut-on disserter à propos de la musique?
    • On entend avant de voir, on ferme les yeux pour mieux écouter…
    • …la musique est l’origine chimique du monde…

 

….écouter ensemble…

… se dissoudre séparément…

 

…les traces électrifiées des rêves, comme les traces ondulatoire des cendres…

…Nous étions inachevés, immémoriaux, tempétueux et exaltés…

…Nous devenions kaléidoscopiques…

…Nous étions les capitaines Achab défoncés du XXIème siècle…

Nous lisions Beckett, il nous parlait d’une version numérisée de Moby Dick accédant ainsi à l’immortalité

… nous n’étions pas certains de comprendre…

…Nous expérimentions les ramifications inextinguibles d’une jeunesse sonique

 

26.08.2016

Textes en mutation

«Selon de vieilles légendes mexicaines, Quetzacoatl aurait usurpé les fourmis – alors reines du maïs et de la nature – en se faisant passer pour l’une d’elles. Puis il leur déroba le grain originel pour le donner aux humains. Le Serpent à Plumes s’est ensuite lassé de l’humanité. Cette dernière a dès lors fait à peu près n’importe quoi avec le maïs et pas mal de choses, mais joue de la jolie musique.
«Pop Corn» est une compilation de textes qui aimeraient devenir de la musique. On y trouve à peu près toutes les mutations possibles du maïs.»

***

DEJAN GACOND (1984) écrit, vit et travaille à La Chaux-de-Fonds.

Il partage ses mots dans des installations immersives, dans des livres, mais aussi sur scène, à travers des projets musicaux et théâtraux. Depuis une quinzaine d’années, il cocréé avec l’artiste new-yorkais Kit Brown les installations A Kaleidoscope of nothingness.