Passager clandestin et chauffeur couard

Cette nuit-là, j’étais de garde à l’hôpital de Neuchâtel. Fort tard dans la nuit, cinq blessés dans un accident de la route ont été amenés par la police. Il y avait quatre hommes africains et une femme européenne, tous jeunes.

J’ai rapidement appris que le conducteur avait perdu le contrôle de son véhicule sur l’autoroute, percutant violemment la barrière centrale. Les blessures étaient principalement des plaies plus ou moins légères causées par les débris du pare-brise qui avait volé en éclat.

Départ pour Lausanne

La femme présentait, elle, des blessures plus sérieuses aux mains, avec des tendons sectionnés. J’ai donc décidé de commencer par traiter cette patiente afin de l’envoyer à l’hôpital de la main à Lausanne avec un dossier médical aussi précis et complet que possible. J’ai immédiatement passé commande d’une ambulance pour son transfert.

Quatre hommes, un nom

En ce qui concerne les autres patients, je me suis rendu compte que ces hommes partageaient tous le même nom! Que faire face à pareille situation ? J’ai décidé de les nommer provisoirement 1, 2, 3 et 4. Pendant ce temps, un nouvel homme africain, appartenant à la même famille, est arrivé à l’hôpital, cherchant à connaître les détails de l’accident.

Pas blessé, il m’a avoué être le conducteur du véhicule. Il avait pris la fuite à pied avant l’arrivée de la police, car les passagers étaient en surnombre. La jeune femme se trouvait allongée sur les genoux des garçons à l’arrière de la voiture et, par conséquent, ne portait pas de ceinture de sécurité.

Gabegie

Juste à ce moment-là, mon collègue de la journée est arrivé. Je lui ai expliqué l’affaire en cours pour pouvoir terminer mon service et aller me reposer. J’estimais que cela allait être assez simple pour lui. Cependant, il a réussi à mélanger tous les dossiers…

Il semblait encore somnolent! Quel désordre cela a provoqué.