LABO.B dans les combles, signé Baratelli

Un grenier réhabilité en espace d’exposition? Où ça? Promenade 11 à La Chaux-de-Fonds. Qui ça? Un artiste, fils d’artiste: Jérôme Baratelli. Il vernit le 1er mars l’expo “salut papa”.

Fort connu et apprécié en Suisse et en France, Jérôme Baratelli peut se targuer d’une belle carrière et d’une considération intacte auprès de celles et ceux (on peut écrire celleux paraît-il) qui l’ont côtoyé comme enseignant, mentor ou collègue. Pour preuve cette description d’une remise de prix à la Fondation Bea pour jeunes artistes: «Après la cérémonie, une bruyante manifestation d’attachement par toute la volée à leur professeur Jérôme Baratelli permettait de mesurer sa popularité.»

LABO.B: vaste surface

Activités foisonnantes

Tour à tour enseignant, artiste, graphiste, organisateur ou commissaire d’exposition, l’homme est multiple, vous l’aurez compris.

Collaborateur de la revue Hémisphères, on peut mieux capter sa fibre sociale (p 44-45) et son humour au troisième degré.

Il a aussi été membre du jury du Prix Culture et Société de la Ville de Genève (commission des Arts appliqués). Touche-à-tout, il a aussi passé par l’URDLA, un vénérable centre de développement de la lithographie d’art ou plus gaiement «Utopie raisonnée pour les droits de la liberté en art» où il a laissé un vif souvenir. «La présence de Jérôme Baratelli au sein de l’URDLA, c’était toujours: “Nous allons faire du bon travail avec quelqu’un de bien.”».

Il est désormais professeur honoraire à la Haute école d’art et de design de Genève. Et retraité actif dans les montagnes neuchâteloises.

Retrouvailles

Cherchant un soutien artistique pour collaborer à un projet d’édition, j’ai retrouvé un ami d’enfance, Jérôme Baratelli: nos parent passaient des vacances ensemble, nous jouions à la plage.
D’une pierre, deux coups: plaisir de se revoir et découverte du savoir-faire du bonhomme: l’artiste-graphiste et typographe attentif a créé la maquette d’un futur bouquin. Parallèlement, j’ai redécouvert la maison de la rue de la Promenade 11, immeuble imposant dont le balcon surplombe le trottoir surélevé à cet endroit.

Jérôme Baratelli et Corinna Weiss au QG © CCS2300

Occupé à de nombreuses tâches – il préside par exemple, l’association Quartier Général –Jérôme Baratelli ne m’avait pas parlé de son projet d’ouvrir ses combles au public. À demi-mot, parlant généralement de la culture à La Tchaux, il disait souhaiter s’investir concrètement en faveur de la création dans sa ville natale qu’il apprécie beaucoup.

En outre, il est membre du comité d’organisagtion d’Art Môtiers, la célèbre exposition de sculptures en plein air. Toujours en lien avec le Val-de-Travers, il siège à la Fondation Hermine Maurer dont l’objectif est de soutenir de jeunes artistes en acquérant de leurs œuvres.

Et voilà qu’un beau matin, il me demande de relire le texte qui suit avant l’expédier sur les fibres optiques.

Belle surprise

«Durant de nombreuses discussions que j’avais avec mon père, on imaginait une situation idéale où les artistes auraient la possibilité de recourir à un lieu intermédiaire, neutre, comme un sas, entre leur atelier, domaine privé et le monde des galeries, des musées, domaine public; pouvoir vérifier, avec ami·es et critiques, leur position artistique avant de les affirmer aux regards de toux·tes.

Lumineux LABO.B

Il existe de tels lieux dans les écoles d’art ou dans certaines villes abritant des scènes alternatives ouvertes aux essais, aux expérimentations. À la Chaux-de-Fonds, rien. Avec mon expérience, je sais combien un espace libre et ouvert fait évoluer le travail des artistes».

Après lecture, sans me laisser le temps de respirer, il ajoute:

«Est-ce que tu pourrais glisser un mot dans 1000METRES-CH sur mon grenier?». J’ai promis.

Idée-force: partager

Revenu au bercail après un long séjour à l’ombre du jet d’eau genevois, Jérôme Baratelli a investi énormément de temps et d’huile de coude pour aménager le vaste grenier qui occupe deux étages. Il a nommé ce lieu LE LABO.B (B comme Baratelli, donc).
Avec cet espace perché sous le toit sa très belle maison et animé du désir de partager, il offre l’opportunité aux artistes de tester leur travail. Il s’apprête ainsi à ouvrir ce lieu aux créateurs·trices pour qu’iels puissent présenter leurs œuvres en dehors de leur atelier.

«Mon vœu est de créer un endroit où l’artiste s’occupe de l’accueil du public, ainsi que de la communication. Ce seront des durées limitées ne devant pas excéder quinze jours, montage compris».

Sélection Baratelli

Un bel outil à disposition, ni musée dédié à son père, ni galerie commerciale, LABO.B ne ressemble à rien d’existant à La Chaux-de-Fonds. Généreux, Baratelli seconde génération ne demandera pas de location; seules les charges feront l’objet d’un petit décompte. Le LABO.B sera un lieu sans transaction financière, sans vente possible. Néanmoins l’accès reste soumis au choix du maître des lieux, qui sélectionnera les artistes qui pourront profiter de ces surfaces.

Assez d’espace pour les grands formats

À noter que le corridor de la maison est lui aussi devenu un territoire artistique où Baratelli fils expose quelques-unes de ses nombreuses créations.

L’inauguration du LABO.B avec l’exposition «salut papa!» qui retrace 46 ans de peinture de Carlo Baratelli (1926 – 2017), a lieu le 1er mars 2024, pile pour le 98e anniversaire de la naissance de ce peintre passionné qui a marqué la ville de sa présence et de ses créations.

17h30 – 20h30

Ou sur rendez-vous du 2 mars au 14 avril

Tél 079 915 83 66 – jeromebaratelli@gmail.co

Promenade 11
2300 La Chaux-de-Fonds

3e étage (au grenier)